Route nationale -> Rapentriac

* Pff, c'est blanc partout ! *

Stéphane venait de dépasser les montagnes ouest, marchant le long de la route nationale. Cette dernière n'était pas déneigée, et Stéphane s'imaginait déjà un carambolage un peu plus prêt de la ville, ce qui expliquerai l'absence totale de véhicule.

Les mains dans les poches, il marchait rapidement en direction de la ville. La forêt à plusieurs mètres à sa droite était sombre, mais plus étrange encore, elle semblait morte. Aucun bruit ne se faisait entendre, aucun oiseaux ne s'envolait, effrayé par sa présence, rien.
La route serait surement longue jusqu'à Rapentriac, et la lanière de son sac commençait à lui scier l'épaule.
Au loin devant lui se dessinait une petite forêt. Si ses souvenirs étaient encore bons depuis son départ pour la capitale, cette petite forêt faisait partie de toute la forêt de l'est avant d'être traversé par la route nationale.
Mais plus important encore, il savait que la ville était proche, la forêt se trouvant à quelques centaines de mètres de l'hôpital. Souriant malgré lui, il accéléra le pas. Mais après quelques pas, quelque chose l'interpela. Il avait vu quelque chose bouger dans la forêt, il était sur. Ralentissant le pas, il espérait que ce ne soit pas un sanglier, ou une toute autre bête suffisamment agressive pour s'en prendre à lui.
Instinctivement, il plongea la main dans une des poches se trouvant sur sa cuisse droite. Il en sortit un vieux couteau de chasse à lame repliée, qu'il tenait de son père. Ce dernier le lui avait confié "Au cas où il t'arriverai quelque chose en ville", avait-il dit discrètement quand sa mère avait le dos tourné.
Dépliant la lame, Stéphane serra le couteau dans sa main droite et repris sa marche plus lentement. Mais rien ne bougea plus. Le silence complet l'oppressa, et il commença à avoir peur de cette forêt anormalement calme. Il accéléra alors le pas, espérant dépasser cette zone où les deux morceaux de forêt l'entourait.

CRAC

Stéphane sursauta et se retourna brusquement vers la gauche, en direction de la plus petite forêt. Des arbres bougeaient et la neige qui les surplombait s'écrasaient hors de sa vue. Il y avait encore quelque chose de vivant là dedans. Immobile, Stéphane cherchait du regard d'où cela pouvait venir. C'est après quelques secondes qui paressairent des heures, que quelque chose apparut alors.

* Un chien ? Non, c'est pas tout à fait identique... Un loup ?*

En effet, il y avait face à lui un loup. Il ne distinguait pas trop les détails, mais cela l'étonnait de voir une de ces bêtes sortir de la forêt et se montrer à un humain.

* Qu'est-ce qu'il a sur le dos ? *

Stéphane distingua quelque chose de sombre sur son dos, comme une énorme tâche. Le loup avança lentement, sortant de l'ombre de la forêt.

- Mais c'est quoi ça ? s'écria t-il.

L'animal devant lui était gris, et la marque sombre qu'il avait d'abord pris pour une tâche était en réalité une large blessure pleine d'un sang noirâtre. On pouvait même distinguer ses côtes et ses viscères.
Etonné plus qu'effrayé, Stéphane jeta un rapide coup d'oeil vers son petit couteau. Il n'avait aucune chance s'il se battait. Et tenter de fuir face à ce genre d'animal n'allait surement pas l'aider à survivre... Mais pourquoi était-il encore vivant avec un tel trou dans le corps ?
Passant maintenant à un stade de curiosité, il essaya d'examiner la créature de côté, marchant lentement pour tenter d'en faire le tour sans l'énerver. Mais le loup ne le quittait pas des yeux. Il finit par montrer les crocs en le voyant se rapprocher un peu trop, et Stéphane pu voir un flot de sang noir s'écouler rapidement de sa bouche.

* Bordel, mais il s'est passé quoi dans cette forêt ? *

D'autres craquement se firent entendre, ainsi que des hurlements qui lui glacèrent le sang.

* Merde, ils sont partout ! *

Stéphane jeta un oeil rapide derrière lui, vers l'autre forêt, pour voir que d'autres ombres se dessinaient sous le couvert des arbres.

* J'suis mort ! *

Des grognements répondaient à chacun de ses mouvements, il ne pouvait plus s'éloigner. Avec un couteau, fasse à toute une meute de loups enragés, il n'avait aucune chance de s'en tirer.
Il sentit alors le sol trembler. Autour de lui, les animaux se mirent à japper de frayeur, reculant lentement en fixant le sol. Un bruit montait lentement dans sa direction, et se fit énorme. Comme une gigantesque explosion, et cela venait du sud. Se tournant dans cette direction, Stéphane pu voir une énorme fumée blanche s'élever entre les montagnes, au niveau de l'ouverture de la vallée vers le monde extérieur.

- Une explosion là-bas ?

Non, ce n'étais pas une explosion. Le vent du sud amena vers lui un épais nuage de neige. Il y avait eu une avalanche à cet endroit, une très grosse avalanche, et il se félicita de ne pas être resté la bas plus longtemps.
Mais ce n'était pas le moment de trop réfléchir. Profitant que les animaux avaient reculés, effrayés, dans la forêt, Stéphane se mit à courir en direction de la ville, prenant garde à ne pas trop se rapprocher des forêts...

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